Acromioplastie
Conflit sous-acromial de l'épaule : acromioplastie
L’acromion, os appartenant à l’omoplate, peut être le siège d’un conflit avec les tendons de la coiffe des rotateurs. Dans de rares cas, un traitement chirurgical peut être envisagé.
Histoire de la pathologie et anatomie
La coiffe des rotateurs correspond aux tendons (extrémités) des muscles qui permettent de mobiliser votre épaule, et qui s’attachent sur la tête de l’humérus (« coiffent » l’humérus).
Au-dessus de ces tendons, il existe un os appartenant à l’omoplate (scapula), que l’on appelle acromion, qui couvre la tête de l’humérus.
Qu’est-ce qu’un conflit sous-acromial ?
Parfois, la forme de l’acromion (« bec acromial » ou « acromion crochu »), ou la répétition de gestes lors des activités professionnelles et parfois sportives, peut entrainer un conflit entre l’acromion et les tendons de la coiffe des rotateurs situés en dessous de celui-ci.
Quels sont les symptômes ?
Un conflit sous-acromial se traduit majoritairement par des douleurs, qui surviennent à l’utilisation du bras lors des mouvements de l’épaule et lors du lever de poids. Ces douleurs peuvent être positionnelles et gêner la conduite ou d’autres activités de la vie quotidienne. On trouve très fréquemment des douleurs la nuit qui empêchent le patient de dormir sur son épaule. Ces douleurs sont localisées au niveau de l’épaule mais peuvent irradier vers le bras ou vers le rachis cervical.
Les douleurs sont liées soit directement liées conflit, soit liées au disfonctionnement du tendon concerné par inflammation, ou rupture de celui-ci dans certains cas.
Principes du traitement chirurgical
Le Dr Baldairon vous a proposé une prise en charge chirurgicale pour votre conflit sous-acromial pour plusieurs raisons : une rupture tendineuse associée peut être retrouvée sur l’IRM ou l’arthroscanner, ou bien le traitement médical est insuffisant.
Les bénéfices attendus de l’intervention sont :
- Supprimer vos douleurs
- Conserver ou récupérer les mobilités de votre épaule
Le traitement consiste en une acromioplastie (= remodelage de l’acromion), sous arthroscopie, grâce à une fraise motorisée. Si un tendon est rompu, celui-ci pourra être réparé dans le même temps.
Un geste sur le tendon du biceps peut être réalisé dans le même temps opératoire si besoin (voir la fiche sur la tendinopathie du biceps).
Toutes les acromioplasties sont accessibles sous arthroscopie et il est exceptionnel de devoir recourir à une chirurgie à ciel ouvert.
L’arthroscopie consiste à introduire une caméra miniaturisée dans l’articulation et à effectuer des gestes de réparations ou autres par des micro-incisions (chirurgie mini-invasive). Le chirurgien opère en regardant un écran de télévision et 2 à 5 points de ponction sont habituellement nécessaire pour l’introduction des différents instruments de réparation.
L’arthroscopie permet de faire un diagnostic complet et précis des lésions pour effectuer un traitement « à la carte », diminuer « l’agression » articulaire, limiter au maximum les risques opératoires et le préjudice esthétique, facilité et accélérer la rééducation.
Déroulement de l’intervention
L’intervention se fait en chirurgie ambulatoire (vous rentrez à votre domicile le jour même après l’intervention), sauf si vous vivez seul(e) à domicile ou que l’anesthésiste le contre indique.
L’intervention est réalisée sous anesthésie locorégionale (dans près de 90% des cas) associée à une anesthésie générale. L’anesthésie locorégionale permet d’éviter les douleurs post-opératoire pendant une vingtaine d’heures après la chirurgie.
L’intervention se déroule en position couchée sur le côté.
La durée de l’intervention est variable en fonction des gestes à réaliser (environ 30 min).
Suites de l’intervention
Pansements : à refaire 1x/semaine, et si besoin (imbibé ou décollé), par un(e) infirmier(e) à domicile.
Immobilisation : Attelle « coude au corps » antalgique quelques jours.
Rééducation : Immédiate par auto-rééducation (protocole expliqué et remis au patient pour qu’il effectue quotidiennement lui-même les exercices à domiciles) et rééducation avec kinésithérapeute. Il faut compter habituellement en moyenne 1 à 2 mois de rééducation.
Arrêt de travail : habituellement 1 à 2 mois, selon votre profession (plus difficile si travailleurs manuels).
Reprise de la conduite : 2 semaines
Activités physiques / sports : 3 mois
Vous revoyez le Dr Baldairon en consultation à 2 mois, sauf si problème (contacter Zoé à son secrétariat au 05 33 09 51 41).
Risques liés à l’intervention
En dehors des risques liés à l’anesthésie, Il existe quelques risques spécifiques à ce type de chirurgie.
– Un risque de capsulite rétractile ou algodystrophie de l’épaule (enraidissement et douleur) : Cette complication ralentit la guérison de façon importante même si l’issue est le plus souvent favorable. Le délai de guérison peut alors être de 12 à 18 mois. On ne sait pas exactement d’où provient cette pathologie.
– Un risque d’infection du site opératoire est faible mais toujours présent (2%) qui peut nécessiter une reprise chirurgicale et un traitement antibiotique prolongé.
– Un risque d’hématome ou de saignement post-opératoire.
– Les lésions cutanées et Les cicatrices inesthétiques sont extrêmement rares avec l’arthroscopie.
– Les lésions nerveuses et vasculaires sont également rares lors d’une réparation des tendons de la coiffe des rotateurs.