Disjonction acromioclaviculaire chronique
Disjonction acromio-claviculaire chronique
Souvent non gênante, celle-ci peut nécessiter une intervention chirurgicale en cas de douleurs invalidantes
Histoire de la pathologie et anatomie
L’articulation acromio-claviculaire se trouve entre l’extrémité latérale de la clavicule à l’extrémité latérale de la scapula (omoplate).
Cette petite articulation subit d’importantes contraintes mécaniques lors de l’utilisation du membre supérieur.
Cette articulation reste stable grâce aux :
- Ligament acromio-claviculaire
- Ligaments coraco-claviculaires
- Muscle trapèze
- Muscle deltoïde
Les traumatismes intéressants l’articulation acromio-claviculaire sont fréquents.
Il peut s’agir d’un traumatisme sportif ou d’un accident de la voie publique (2 roues) avec choc direct sur le moignon de l’épaule.
Une disjonction acromio-claviculaire (ou luxation acromio-claviculaire) correspond à une lésion (élongation ou rupture) du ligament acromio-claviculaire avec atteinte ou non des ligaments coraco-claviculaires.
Plusieurs classifications existent pour différencier les disjonctions acromio-claviculaires en fonction des structures atteintes.
Ces lésions peuvent être aigues (< 15 jours) ou chroniques (> 15 jours).
Quels sont les symptômes ?
La disjonction acromio-claviculaire occasionne dans de nombreux cas des douleurs, qui surviennent à l’utilisation du bras lors des mouvements de l’épaule et lors du lever de poids.
Il existe également une déformation au niveau de la face supérieure de l’épaule, avec un relief plus ou moins important de la clavicule sous la peau à ce niveau.
On peut retrouver également une perte de force et une fatigabilité du bras lors des gestes répétés, à moyen et long terme, pouvant être invalidantes.
Principes du traitement chirurgical
Le Dr Baldairon vous a proposé une prise en charge chirurgicale pour votre disjonction-acromio-claviculaire pour par plusieurs raisons : cette atteinte ligamentaire est confirmée à la radiographie, vous êtes à plus de 15 jours du traumatisme, avec persistance de la gêne au quotidien.
Les bénéfices attendus de l’intervention sont :
- la sédation des douleurs
- la réduction de sa déformation
- la disparition de la gêne fonctionnelle pendant les activités physiques.
Le but de l’intervention est de réduire l’articulation acromio-claviculaire et de la fixer en bonne position, avec remplacement des ligaments lésés.
Pour se faire, un tendon prélevé au niveau du genou (tendon ischio-jambier : Gracile) va remplacer les ligaments lésés entre la clavicule et le processus coracoïde (ligaments coraco-claviculaires) et le ligament entre la clavicule et l’acromion (ligament acromio-claviculaire).
Déroulement de l'intervention
L’intervention se fait en chirurgie ambulatoire (vous rentrez à votre domicile le jour même après l’intervention), sauf si vous vivez seul(e) à domicile ou que l’anesthésiste le contre indique.
L’intervention est réalisée sous anesthésie locorégionale (dans près de 90% des cas) associée à une anesthésie générale. L’anesthésie locorégionale permet d’éviter les douleurs post-opératoire pendant une vingtaine d’heures après la chirurgie.
L’intervention se déroule en position semi-assise comme si vous étiez dans un transat.
La durée de l’intervention est d’environ 60 minutes.
Suites de l'intervention
Pansements : à refaire 2x/semaine, et si besoin (imbibé ou décollé), par un(e) infirmier(e) à domicile.
Immobilisation : Attelle « coude au corps » pour 6 semaines, pour protéger la stabilisation.
Vous serez incité à sortir le bras de l’attelle en position allongée ou assise afin de mobiliser le coude, le poignet et les doigts.
Rééducation : Dès la 5ème semaine, par auto-rééducation (protocole expliqué et remis au patient pour qu’il effectue quotidiennement lui-même les exercices à domiciles) et rééducation avec kinésithérapeute. Il faut compter habituellement en moyenne 3 mois de rééducation.
Arrêt de travail : habituellement 2 à 3 mois, selon votre profession.
Reprise de la conduite : 2 mois
Activités physiques / sports : 3 à 6 mois
Vous revoyez le Dr Baldairon en consultation à 6 semaines, sauf si problème (contacter Zoé à son secrétariat au 05 33 09 51 41).
Risques liés à l'intervention
En dehors des risques liés à l’anesthésie, Il existe quelques risques spécifiques à ce type de chirurgie.
– Un risque de déplacement secondaire de la clavicule, malgré la stabilisation chirurgicale.
– Un risque de fracture de la clavicule ou du processus coracoïde, pendant l’intervention. Cette fracture sera traitée dans le même temps par la mise en place d’une plaque vissée sur la clavicule.
– Un risque de capsulite rétractile ou algodystrophie de l’épaule (enraidissement et douleur) : Cette complication ralentit la guérison de façon importante même si l’issue est le plus souvent favorable. Le délai de guérison peut alors être de 12 à 18 mois. On ne sait pas exactement d’où provient cette pathologie.
– Un risque d’infection du site opératoire est faible mais toujours présent (2%) qui peut nécessiter une reprise chirurgicale et un traitement antibiotique prolongé.
– Un risque d’hématome ou de saignement post-opératoire.
– Les lésions cutanées et Les cicatrices inesthétiques sont extrêmement rares avec l’arthroscopie.
– Les lésions nerveuses et vasculaires sont également rares lors d’une stabilisation de la clavicule.