Tendinopathie calcifiante
Calcification tendineuse : exérèse (retrait) sous arthroscopie
Les tendons peuvent être le siège de calcifications, qui peuvent être ôtées chirurgicalement, dans certains cas précis.
Histoire de la pathologie et anatomie
La coiffe des rotateurs correspond aux tendons (= extrémités) des muscles qui permettent de mobiliser votre épaule, et qui s’attachent sur la tête de l’humérus (« coiffent » l’humérus).
On compte 4 tendons de la coiffe des rotateurs :
- Tendon du muscle supra-épineux : permet élévation et rotation externe de l’épaule
- Tendon du muscle infra-épineux : permet la rotation externe de l’épaule
- Tendon du muscle petit rond : permet la rotation externe de l’épaule
- Tendon du muscle sous-scapulaire : permet la rotation interne de l’épaule
On y associe souvent un des tendons du muscle du biceps (longue portion du biceps), qui se situe dans l’articulation de l’épaule et peut être à l’origine de douleurs.
On distingue 3 types de pathologies :
- Les ruptures (ou tendinopathies rompues)
- Les calcifications (ou tendinopathies calcifiantes)
- Les tendinites simples (inflammation du tendon).
Ces pathologies peuvent concerner un ou plusieurs des 4 tendons de la coiffe.
Qu’est-ce qu’une calcification tendineuse au niveau de la coiffe des rotateurs ?
Les calcifications sont des dépôts calciques situés au sein du tendon. Elles sont fréquentes (2 à 7% des épaules), mais le plus souvent asymptomatiques (65% des cas). Elles peuvent être situées dans tous les tendons de la coiffe, plus rarement au niveau du tendon du long biceps.
Elles touchent le plus souvent les femmes, avant 50ans. La cause de ces calcifications est inconnue.
L’évolution est dans la majorité des cas spontanément résolutive.
Le plus souvent elles sont découvertes au cours ou au décours d’un épisode douloureux associé à une impotence fonctionnelle majeure.
Ces phénomènes douloureux sont causés par la rupture de la calcification qui est une petite poche contenant des cristaux de calcium, qui, une fois libérés déclenchent un phénomène inflammatoire très douloureux.
Cette crise hyper-algique est traitée par le repos et l’immobilisation ainsi que des anti-inflammatoires.
A distance de ces crises et si les douleurs persistent, malgré un traitement médical bien conduit (infiltrations, repos, rééducation fonctionnelle), un geste chirurgical d’exérèse de la calcification peut être proposé. Parfois la crise douloureuse permet l’évacuation complète de la calcification et la guérison.
Quels sont les symptômes ?
Comme décrit précédemment, des épisodes douloureux, accompagnés parfois d’impossibilité à mobiliser correctement son épaule sont les signes retrouvés chez les patients souffrant de calcification tendineuse au niveau de l’épaule.
Principes du traitement chirurgical
Le Dr Baldairon vous a proposé une prise en charge chirurgicale pour votre (vos) calcification(s) tendineuse(s) pour plusieurs raisons : la(les) calcification(s) tendineuse(s) est(sont) confirmée(s) sur des radiographies récentes, et le traitement médical est inefficace.
Les bénéfices attendus de l’intervention sont :
- Retirer la calcification pour diminuer l’inflammation tendineuse et articulaire
- Supprimer vos douleurs
- Conserver ou récupérer les mobilités de votre épaule
Le traitement consiste en une exérèse de la calcification du (ou des) tendon(s), sous arthroscopie, afin d’évacuer les cristaux de calcium.
Toutes les exérèses de la calcification au niveau de l’épaule sont accessibles sous arthroscopie et il est exceptionnel de devoir recourir à une chirurgie à ciel ouvert.
L’arthroscopie consiste à introduire une caméra miniaturisée dans l’articulation et à effectuer des gestes de réparations ou autres par des micro-incisions (chirurgie mini-invasive). Le chirurgien opère en regardant un écran de télévision et 2 à 5 points de ponction sont habituellement nécessaire pour l’introduction des différents instruments de réparation.
L’arthroscopie permet de faire un diagnostic complet et précis des lésions pour effectuer un traitement « à la carte », diminuer « l’agression » articulaire, limiter au maximum les risques opératoires et le préjudice esthétique, facilité et accélérer la rééducation.
Déroulement de l’intervention
L’intervention se fait en chirurgie ambulatoire (vous rentrez à votre domicile le jour même après l’intervention), sauf si vous vivez seul(e) à domicile ou que l’anesthésiste le contre indique.
L’intervention est réalisée sous anesthésie locorégionale (dans près de 90% des cas) associée à une anesthésie générale. L’anesthésie locorégionale permet d’éviter les douleurs post-opératoire pendant une vingtaine d’heures après la chirurgie.
L’intervention se déroule en position couchée sur le côté.
La durée de l’intervention est variable en fonction des gestes à réaliser (entre 20 min et 45 min).
Suites de l’intervention
Pansements : à refaire 1x/semaine, et si besoin (imbibé ou décollé), par une infirmière à domicile.
Immobilisation : Aucune, une écharpe à titre antalgique
Rééducation : Immédiate par auto-rééducation (protocole expliqué et remis au patient pour qu’il effectue quotidiennement lui-même les exercices à domiciles) et rééducation avec kinésithérapeute.
Arrêt de travail : habituellement 1 à 3 mois, selon votre profession.
Reprise de la conduite : 4 semaines
Activités physiques / sports : 3 mois
Vous revoyez le Dr Baldairon en consultation à 2 mois, sauf si problème (contacter Zoé à son secrétariat au 05 33 09 51 41).
Risques liés à l’intervention
En dehors des risques liés à l’anesthésie, Il existe quelques risques spécifiques à ce type de chirurgie.
– Une recrudescence des douleurs après l’intervention : c’est un phénomène normal, car le fait de vider la calcification dans l’épaule entraine une réaction inflammatoire, qui peut persister plusieurs semaines.
– La persistance d’une partie de la calcification, ou récidive : phénomène rare, vous devez savoir qu’il faut compter au moins 6 mois pour que la calcification disparaisse sur les radiographies après une exérèse chirurgicale.
– Un risque de capsulite rétractile ou algodystrophie de l’épaule (enraidissement et douleur) : jusqu’à 30% des patients. Cette complication ralentit la guérison de façon importante même si l’issue est le plus souvent favorable. Le délai de guérison peut alors être de 12 à 18 mois. On ne sait pas exactement d’où provient cette pathologie.
– Un risque d’infection du site opératoire est faible mais toujours présent (> 1%) qui peut nécessiter une reprise chirurgicale et un traitement antibiotique prolongé.
– Un risque d’hématome ou de saignement post-opératoire.
– Les lésions cutanées et Les cicatrices inesthétiques sont extrêmement rares avec l’arthroscopie.
– Les lésions nerveuses et vasculaires sont également rares lors d’une arthroscopie de l’épaule.